Différences

Avec l'attente de ce deuxième enfant, je réalise qu'il n'arrivera pas du tout dans les mêmes conditions que ma première :
- Nous sommes équipés, il y a juste à sortir les affaires des cartons, pas de nouveautés (sauf un doudou, que ma fille a décidé de choisir pour l'offrir au bébé).
- Entre ma première qui demande de l'attention, le travail, mon mari absent pour cause de déplacement, c'est à peine si j'ai une seconde, le soir, avant de sombrer, pour faire une petite caresse à mon ventre, et pour lui souhaiter bonne nuit.
- J'ai déjà lu Le Bébé de Marie Darrieussecq (à recommander aux femmes enceintes pendant la grossesse, puis de nouveau quelques mois après la naissance), et je n'aurai donc pas le plaisir de le découvrir.
- D'ailleurs, je ne me suis même pas rendu compte qu'il arrive dans même pas trois mois (mais ils sont où, les six mois déjà écoulés ?).
- Je n'ai pas le temps de me chouchouter, pas de crèmes, pas de massages (de toutes façons, les vergetures sont déjà là, une de plus ou de moins...).
- Je m'attends aux pleurs du soir.
- Je sais ce que c'est qu'allaiter.

Mais en même temps,
- Nous cherchons le bon prénom, qui sera différent de celui que nous aurions choisi si Eugénie avait été un garçon (en l'occurence, Emilien).
- Je ne lis AUCUN livre et AUCUN magazine sur la grossesse, je me fie à mes sensations.
- Je ne stresse pas- trop- pour l'accouchement.
- Il a déjà entendu ma douce voix brailler sur sa grande soeur.
- Je ne lui mets pas une pression d'enfer, je le laisse pousser à sa guise (c'est-à-dire que je ne passe pas mes journées à penser à lui et à me demander si tout va bien, et si tel ou tel mouvement est normal, OUI, tout va bien).
- Je peux me permettre un congé parental, et donc il n'ira pas chez la nourrice à moins de trois mois.
- Il sera allaité longuement.
- Il est attendu par une grande soeur impatiente de jouer avec lui et de lui montrer qui est l'aînée.
- Je réalise qu'il sera autre.
- Et je l'aime déjà.

(Nous ignorons le texte, "Il" désigne bien sûr "le bébé".)